• DUEL DANS LA BOUE 

    UN BON WESTERN DE RICHARD FLEISCHER

    DUEL DANS LA BOUE : UN BON WESTERN DE RICHARD FLEISCHER

    (These Thousand Hills
    de Richard Fleischer (1959)

    « Duel dans la boue » est, comme la plupart des films réalisés par Richard Fleischer, une œuvre de commande. Pour autant, ce metteur en scène sous contrat durant l’essentiel de sa carrière (avec la RKO, puis avec la Fox de 1955 à 1970) était plus qu’un faiseur ou un artisan : un cinéaste toujours enthousiaste (de ses débuts en 1946 à son dernier film en 1990), avec un style propre caractérisé par un goût inné pour le cadre, les mouvements d’appareil, la qualité de la photo, ou encore la décoration ; on retrouve dans ses films des thèmes obsédants, ressassés au fil des genres abordés, film noir et thrillers, péplum ou science-fiction : le motif du double et de l’identité, les désordres psychologiques (Fleischer a fait des études de médecine), ou encore le tableau d’une société vouée à la décadence, voire au chaos -  on pense évidemment à « Soleil vert », et à bien d’autres opus dans la filmographie de Fleischer.      

    Le réalisateur de « Vingt mille Lieues sous les mers » était aussi un expérimentateur, passionné de technique. Il tenta de faire de chacun de ses films un morceau de bravoure : tournage en huis-clos dans un wagon (« L’Énigme du Chicago Express »), utilisation du format longitudinal, le CinemaScope (à partir de « Vingt mille Lieues sous les mers »), de la 3D (« Arena » ou encore « Amityville »), ou encore du « split screen », comme dans « L’Étrangleur de Boston ». Morceaux de bravoure encore, la séquence du duel à mort entre Tony Curtis et Kirk Douglas au sommet d’une tour exigüe, dans « Les Vikings », ou duel violent dans la boue, avec le western auquel nous nous intéressons ici.

    Le titre du film en français paraît bien malencontreux : « These Thousand Hills » chanté au générique par Ned Washington, semblant bien plus adapté au récit, tiré d’un roman d’A.B. Guthrie, auteur de plusieurs ouvrages adaptés au cinéma, « La Captive aux yeux clairs » (publié en 1947) et « La route de l’Ouest » (1949), mais également scénariste (« L’Homme des vallées perdues », « L’Homme du Kentucky »).      

    Réalisateur de studios, Richard Fleischer a curieusement peu abordé ce genre mythique qu’est le western. Mais quand il le fait, c’est toujours avec originalité. On comprend pourquoi le sujet de « Duel dans la boue » a pu l’intéresser : portrait d’un « self made man », « Duel dans la boue » se distingue par l’intérêt porté à la psychologie des personnages et à son ton désenchanté.

    « Duel dans la boue » narre l’ascension de Lat Evans (incarné par Don Murray), petit cow-boy venu chercher fortune dans le Montana et qui sera près de devenir sénateur. Remarqué dès son premier film (Arrêt d’autobus » avec Marylin Monroe), Don Murray trouve ici l’un de ses meilleurs rôles.

    Au total, la carrière de cet acteur, aujourd’hui âgé de 90 ans, se sera avérée bien décevante, mais les quinquagénaires se souviendront de la série « Les Bannis » (« The Outcasts », diffusé sur le réseau CBS, en 1968, et en France, à partir de 1970) : chasseur de primes sudiste, Don Murray ratissait l’Ouest accompagné d’un ancien esclave affranchi (Otis Young), sur un générique particulièrement percutant d’Hugo Montenegro. Pour les nostalgiques, la série vient d’ailleurs d’être éditée en DVD par Elephant.         

    Héros paradoxal, Lat Evans veut donc réussir mais n’est pas prêt à tout pour atteindre son objectif. Contrairement à ce qui a été beaucoup écrit (par des critiques qui parlent du film sans l’avoir vu), ce n’est pas un arriviste. S’il n’est pas particulièrement sympathique, il n’est pas répugnant. Peu après l’entame, Fleischer nous offre le spectacle d’une formidable course de chevaux remportée par Lat. Déjà, un potentat local (Jehu) l’a repéré et veut le sacquer (il s’agit de Richard Egan, déjà utilisé par Fleischer dans « Les Inconnus dans la ville »).

    Murs rouges, roulettes et champagne : Lat arrose sa victoire avec son nouvel ami, Tom (Stuart Whitman) et il lorgne sur une magnifique call girl interprétée par la superbe Lee Remick. Bientôt, il est dans son lit. Callie (Lee Remick) le garderait bien pour elle, mais Lat est guidé par son ambition : il est convaincu que vendre des peaux de loups peut lui permettre de s’enrichir. L’affaire tourne mal. Les peaux de loups s’accumulent pendant l’hiver, mais Tom se morfond dans une cabane sordide et froide… et la rupture est rapidement consommée avec Lat. Celui-ci est d’ailleurs attaqué par les Indiens et ne doit sa survie qu’à Tom, pris de remords et revenu sur ses pas.

    La convalescence de Lat, blessé par balles, se déroulera dans le lit douillet de Callie. Lat, lui, rêve d’un Ailleurs. Il veut son ranch, mais le banquier refuse de lui prêter les premiers fonds. C’est Callie qui se dévoue et lui confie ses économies de fille légère. Sans doute voit-elle là un moyen de garder Lat, de se l’attacher durablement. Mais Lat a la bougeotte et il a besoin de considération sociale : les débuts de son ranch sont prometteurs, le banquier le verrait bien épouser sa nièce, Joyce. Ainsi soit-il, aussitôt dit, aussitôt fait.

    Lat va vite, il est presque au sommet. Il a une belle maison, bientôt un premier enfant. On le voit sénateur. Et puis tout bascule…

    Parmi les voleurs de chevaux mis en déroute par les édiles de la ville se trouve son vieil ami Tom. On veut le prendre haut et court. Lat s’oppose autant qu’il le peut : « L’autodéfense est un meurtre ! ». Il est assommé par la milice de la ville, quelques excités promptement réunis pour un lynchage ; bientôt, Tom se balance au bout d’une corde.                      

    Nouveau rebondissement : maintenant, c’est Callie qui appelle au secours. Jehu l’a bat. Elle a le visage tuméfié. Hors de lui, Lat veut mater Jehu, lui faire payer cette infamie. « Je ne bois pas avec un homme qui bat les femmes ! », lui lance-t-il, avant un corps-à-corps prévisible. Duel dans la boue. Jehu, déloyal, veut s’emparer d’un fusil dans ses fontes de selle, pour abattre Lat. Il s’écroule mortellement atteint : Callie l’a tué. Lat qui a risqué sa réputation pour la défense d’une prostituée ne sera pas sénateur, mais il a regagné l’estime de lui-même, et une amie pour la vie.       

    Dans une époque où les mouvements féministes fleurissent et où les violences faites aux femmes sont désormais dénoncées avec vigueur, le film de Fleischer, qui brosse le portrait touchant d’une call girl fragile et généreuse, trouve une nouvelle fraicheur.

    LE FILM 


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  • LE CORBILLIARD DE JULES  

    En septembre 1944, en Lorraine, le soldat Jules Ribourdoir saute sur une mine. Son corps est rapatrié à Alençon par son père qui est boucher et trois de ses camarades, Aldo, Alphonse et Jean-Paul. Pendant cette traversée du pays, l'on va apprendre bien des choses sur la France des années noires...

     


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  • OK PATRON

    La veuve d'un chef de la mafia française décide de lui trouver un successeur.


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  •  LES GRINGOS NE PARDONNENT PAS 

     (WESTERN )

    Lorsque les Comanches prennent le chemin de la guerre, les colons se réfugient à Fort Eagle Rock commandé par le capitaine Jackson. L'agent infiltré Cliff McPherson arrive au fort sous-équipé pour prodiguer conseils et soutien. Il apprend que les Comanches ont été attisés par l'éleveur local Morton qui veut prendre le contrôle du pétrole sous la réserve indienne. McPherson informe le chef Black Eagle de la trahison de Morton et les Indiens partent alors au secours de la cavalerie lorsque les hommes de Morton attaquent les soldats et les colons fuyant le fort. Réalisateur : Ernst Hofbauer Scénario : Jack Lewis, Valeria Bonamano Cast : Brad Harris, Horst Frank, Olga Schoberová Année : 1965 .

    Western Film complet en français Film également disponible en version allemande sous-titrée en français.


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  • MICHEL 14 ANS RESISTANT

    FILM DE GUERRE .

    Pendant la Deuxième Guerre mondiale, Michel intègre la Résistance contre l’avis de son père, après avoir apporté son aide à un soldat britannique blessé.


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